Il n'y a rien de familial ou d'acceptable dans la violence familiale et les mauvais traitements commis par le partenaire intime ! Une femme (il s'agit dans la plupart des cas d'une femme) qui subit ces sévices et cette violence dans sa relation intime est violée dans sa propre estime, dans sa dignité et son intégrité. Cela porte préjudice à son corps, à sa santé, à sa capacité de fonctionner dans le monde du travail et la société, et à sa sécurité.

La violence familiale ou du partenaire intime est un abus de pouvoir dans une relation intime ou familiale. Un époux ou partenaire y contrôle et domine l'autre à travers la violence physique, sexuelle, émotionnelle et/ou psychologique, ou à travers le contrôle de ses finances, de sa mobilité et de sa vie sociale. Ce type de violence ne connait ni classe sociale, ni race, ni lieu géographique, ni orientation sexuelle. Par sa présence, l'endroit où l'on devrait se sentir en sécuité devient un endroit qui suscite la peur.

Les femmes victimes de mauvais traitements peuvent être particulièrement vulnérables dans le monde numérique. Le partage du domicile signifie que l'agresseur aura souvent accès plus facilement aux technologies utilisées par la survivante, comme son téléphone portable ou son hisorique de recherches sur l'internet. Les agresseurs ont à leur disposition toute une gamme d'outils et de stratégies pour suivre et contrôler les activités et mouvements de la survivante. L'utilisation généralisée du téléphone portable et des systèmes de géolocalisation (GPS) facilite le suivi et la surveillance des activités, des contacts et des mouvements. Il arrive souvent que les agresseurs lisent l'historique de recherches sur l'internet ou les messages SMS pour suivre les tentatives des survivantes de s'échapper et pour asseoir leur contrôle. Des femmes sont également soumises à des pressions de la part de leur partenaire pour autoriser celui-ci à les filmer ou prendre des photographies à caractère sexuel – et ces documents servent ensuite à faire du chantage auprès des femmes pour qu'elles restent avec leur partenaire.

Parallèlement, les technologies de l'information et de la communication servent aussi aux survivantes, qui se connectent pour obtenir soutien, informations et aide. Les femmes en situation de violence commise par le partenaire intime utilisent l'internet sortir de leur isolement, pour avoir accès aux informations sur l'obtention d'une protection juridique, sur les questions de santé et sur les services à leur disposition, ou encore pour trouver des groupes de soutien en ligne. Ces espaces offrent des possibilité de connexion et d'informations auxquelles les survivantes n'auraient pas accès autrement. Elles utilisent diverses stratégies, notamment le rassemblement de preuves de sévices subis en prenant des photographies ou en réalisant des enregistrements audio sur leur téléphone portable, ou encore l'envoi de SMS pour demander de l'aide.

Un grand silence entoure encore les actes de violence familiale et du partenaire intime. Étant donné que l'agresseur est une personne proche, ce qui implique une certaine dépendance financière et émotionnelle, étant donné que la famille est par essence un endroit sûr, et parce que souvent la société la tolère, la violence familiale est probablement le crime le plus largement sous-estimé.

Le silence et l'isolement aident l'agresseur à maintenir son contrôle. Rompe ce silence. Prends le contrôle de la technologie et fais connaître la violence. Revendique ton pouvoir et cartographie la violence !

1) PARTAGE TON HISTOIRE

  • Si tu as subi des violences de la part d'un partenaire intime et que ton agresseur utilise les TIC pour te contrôler, te surveiller, te menacer ou te faire du mal, ajoute ton histoire sur la carte.
  • Clique sur “Soumettre un rapport”.
  • Écris une description des faits et des raisons pour lesquelles tu penses que cela entre dans la culture de la VEF en ligne.
  • Coche “Violence du partenaire intime” dans la catégorie “Type de VEF”, et coche toutes les options qui s'appliquent dans ton cas.
  • Indique sur la carte la région du lieu dont tu parles, ou si c'est très général, la ville où tu te trouves (n'écris ni ton adresse ni le nom de ta rue, une large zone ou un pays suffit).
  • Quand tu auras envoyé ton histoire, n'oublie pas d'effacer l'historique de tes activités sur l'internet et de supprimer les dossier temporaires de ton navigateur si la visite de ce site peut te mettre en danger.

2)    ÉCOUTE

  • Écoute et lis les histoires sur la carte.
  • Apporte ton soutien en laissant un commentaire, ou en partageant ta propre expérience et ce que tu sais.
  • Si tu connais une personne qui subit des mauvais traitements commis par son partenaire intime, parle-lui de cette action et profites-en pour parler avec elle de cette situation.
  • Cherche des informations sur les organisations pour les droits des femmes qui travaillent sur la violence envers les femmes et étudie avec elle les options possibles.
  • Le plus important est qu'elle soit entendue, et qu'elle sache qu'elle n'est pas seule.

3) SOUTIEN

  • Fais passer le mot pour que cet appel soit entendu partout.
  • Si tu es sur Twitter, twitte tes pensées et tes réponses.
  • Sur tes messages de statut, ta page de Facebook ou tes postes de Twitter, indique le numéro de téléphone d'organisations locales pour les droits des femmes qui offrent un soutien juridique ou d'autres types de soutien.
  • Rassemble des survivantes et/ou des organisations de soutien qui travaillent dans la prévention de la violence familiale et twitte des stratégies à suivre pour que les technologies ne tombent pas entre les mains des agresseurs !
  • Fais connaître cet appel avec les étiquettes #réapproprietoila technologie et #16jours.

Participe à l'élaboration collective d'un corpus de preuves sur les différentes façons dont la technologie influe sur la violence commise par un partenaire intime. Fais de la violence familiale un problème du domaine public. Rends-la visible à tous !

 

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